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De l'abbaye de Planselve à "Lagrange" :
L'abbaye cistercienne de planselve est fondée en 1146. Au XIIIème siècle, l’abbé du monastère édifie une bastide neuve, nommée Francheville (mais appelée très vite Gimont), en paréage avec le comte de Toulouse, Alphonse de Poitiers, fils de Louis VIII et frère du roi Saint-Louis.
Les églises de la nouvelle ville sont sous la dépendance des abbés de Planselve. Les moines régissent leurs terres selon la formule du faire valoir direct : les frères de choeurs se consacrent à la prière dans l'enceinte de l'abbaye tandis que les "frères converts" gèrent directement plusieurs unités agicoles.
En 1405 Citeaux autorise la location des terres appartenant aux moines. Cette mesure se justifie notamment par la diminution des "Frères converts" (tendance débutée dès le XIIIème siècle).
Au XVI ème siècle les abbayes sont riches et puissantes. Les moines de Planselve possèdent une grande partie des terres environnant l'abbaye .
Une nouvelle organisation est imposée par la royauté, basée sur la nomination d'un "abbé "commendataire". Celui-ci est plus administrateur de bien que guide spirituel. Régulièrement, cet abbé perçoit une part significative des récoltes des frères converts, ce qui necessite une séparation des lieux de stockage du grains. Ce système organisationnel, renforcé par la bonne gestion des biens de l'abbaye, alors florissante entre 1480 et 1556, par les abbés Bidos a favoriser l'édification de cette "grange céréalière", aux dimensions imposantes, à quelques distances de "l'abbaye mère" de planselve destinée à stocker les récoltes des propriétés éloignées.
Intérets et caractéristiques de la ferme fortifiée de "Lagrange" :

Edifiée au sommet d'une colline à boulbènes et à proximité d'un bois ("Bois bédat") sur la commune de juilles, cette bâtisse constitue un édifice unique totalement hors-typologie intégré dans un ensemble architectural plus vaste dont on pourra prendre conscience dans une volonté de protection.

L'édifice prend l'aspect d'une tour fortifiée aux proportions monumentales établit sur un socle de 14,60 * 17,15 m de côtés bâti en bauge (pour le rez-de-chaussée et le premier étage), lui même surmonté d'un colombage sur encorbellement avec remplissage de torchis (deuxième étage). Une toiture à quatre versants avec courte faîtière, en tuiles canal, fait culminer l'édifice vers 13 m.
La massivité des murs inférieurs en bauge (jusqu'à 1,95 m d'épaisseur) ou en adobes vient contraster avec la finesse des parois de colombage (de 0,12 à 0,16 m d'épaisseur) au dernier niveau. Les impressions spatiales et thermiques qui en découlent sont ainsi fort différentes.
La base, aveugle, bâtie en bauge, était destinée au stockage du grain. l'étage, construit en colombage sur encorbellement, abrite l'habitation avec ses chambres, sa cuisine, son four à pain, et son pigeonnier sous toiture.
Cet ensemble architectural était limité au sud par une vaste mare, bordée de végétations, qui vient ainsi d'autant plus renforcer cette volonté défensive par son aspect de fossé.
Plusieurs annexes sont dissiminées autour de cette composition centrale.
Un potager-verger avec un puit en foraines à proximité et une fontaine, au sud-ouest, sitiuée dans le repli de la vallée complètent l'environnement proche de la bâtisse.

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Une révolution et après...
Après la révolution, les biens de l'abbaye de Planselve, qui n'abritait plus que quelques moines, sont dispersés.
"Lagrange" est acquise le 1er Avril 1891 par M. Lannes fils qui y engage d'importants travaux de transformations de manière à rendre habitables le rez-de-chaussée et le premier étage. L'acquisition de la ferme est permise grâce à un emprunt de 15 000 francs or délivré par le crédit foncier de france et garantit par un certain M. Collongues. N'arrivant pas conjointement à affronter le rembourssement de l'emprunt et les frais importants imputés par les travaux d'aménagements intérieurs, M. Lannes doit subir la saisie de sa maison qui revient, au cours de la vente en adjudication du 12 Août 1901 et grâce à son droit de préemption à M. Collongues.
Les époux Collongues vendent "Lagrange" le 6 Novembre 1903 à la Famille Rouméguère qui en reste propriétaire depuis cette date.
En 1923, la ferme de "Lagrange" régente un territoire étendu sur près de 35 Hectares et abrite des activités variées d'élevage et de culture :
- Une quinzaine de vaches
- 1 Cheval pour les déplacements
- 1 à 2 paires de boeufs de labour
- poulailler, porcherie
- Blé, avoine, maïs, vigne, plantes fourragères, pommes de terre, potager.